Exposition « Les Gueules Noires » – le contenu

Les Gueules Noires - exposition - Histoire de Savoir(s)Nicolas Leblanc (France) – Réveille-toi Silésie !

www.nicolasleblanc.com

En 1980, la Pologne voit apparaitre le premier syndicat indépendant et autonome mené par Lech Wałęsa, baptisé Solidarność (Solidarité). Pendant plus d’un an, mouvements sociaux et grèves ouvrières se succèdent. À l’aube du 13 décembre 1981, le 1er ministre Jaruzelski déclare l’État de siège (aussi appelée Loi Martiale). Aux abords de Katowice, capitale de la Silésie et poumon énergétique du pays, dans la mine de Wujek – l’une des plus importantes du pays, les mineurs font eux-aussi partis du mouvement. Le 16 décembre 1981, la mine de Wujek est « pacifiée » par l’armée, entraînant la mort de plusieurs mineurs et l’arrestation de nombreux grévistes. En 2007, le gouvernement reconnait la violence de ces exactions en jugeant les responsables de cette répression.

Le travail de Nicolas Leblanc est une enquête sur les traces de la mémoire de ces évènements majeurs de l’histoire polonaise. A la rencontre de témoins, à la découverte de lieux emblématiques de ces évènements, il rend compte, par son regard photographique, de l’importance de cette dernière grande révolte de la société civile polonaise qui mènera plusieurs années plus tard, à la chute du régime communiste.

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Les Gueules Noires - exposition - Histoire de Savoir(s)Boris Rogez – De l’autre nuit.

www.boris.rogez.free.fr

L’autre nuit cherche à faire correspondre une réalité avec une vision « fictionnelle » qui s’est modelée et inscrite dans les mémoires depuis l’apparition des premières mines industrialisées. Cette expérience souterraine s’est donc immiscée et mélangée avec cette part d’imaginaire que nous portons.

Dans un tiraillement entre pseudo fiction et prétendue réalité , ce tableau photographique se présente comme les réminiscences entre vécu, mémoire et expérience .

Et maintenant plus jamais nous ne percevrons comme avant ces terrils, iceberg noirs, qui se dressent comme des stèles sur les lambeaux de ce monde.

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Les Gueules Noires - exposition - Histoire de Savoir(s)Guillaume Theys (France) – Terril/Halda : Panorama du bassin minier

www.guillaumetheys.com

C’est à chaque fois du sommet d’un terril que s’offrent ces différentes vues, un regard en hauteur sur l’impact que le travail de la mine a eu ou a sur le paysage. Par ces photographies, nous montrons à quel point l’extraction du charbon a façonné le paysage, jusqu’à même en faire un atout touristique. Les traces de cette activité humaine font aujourd’hui partie intégrante de notre paysage quotidien. Par cette activité, l’homme a ainsi, en quelque sorte, lui-même dessiné ces paysages qui sont aujourd’hui, en ce qui concerne le bassin minier du Nord-Pas de Calais, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Alors qu’en Pologne l’homme y combat encore une nature féroce mais pour combien de temps encore ?

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Guillaume Theys (France) – Terril/Halda : patrimoine paysage minier

D’un côté le paysage du bassin minier du Nord-Pas de Calais. Aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, avec ces quelques 200 terrils, qui ont à jamais marqué la forme et l’identité de ces terres; de l’autre côté de l’Europe, au cœur de la Haute Silésie. Les terrils semblent rares, mais certains se dressent avec caractère, dominant aussi bien les mines actives que celles en friches, et peuplant aussi la région à leur manière.

Supports de la mémoire, les terrils témoignent de l’ampleur des efforts menés par les hommes, au fond de la mine comme à l’air libre, et sont les seules traces visibles de la ressource arrachée en sous-sol.

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Les Gueules Noires - exposition - Histoire de Savoir(s)Rachel Albaut (France) – Fragilité

De cette découverte mois après mois du monde de la mine ; de ses bassins, de ses mineurs, de leurs conditions de vie et de travail, de l’économie qui en découle, de son histoire, son présent et son avenir incertain ; m’est apparue une grande fragilité.

J’ai senti la vulnérabilité des hommes affrontant l’effroyable dureté du travail, et leur nostalgie face à la fin d’un monde. J’ai constaté l’instabilité du sol vidé de ses ressources. J’ai pris conscience de cette économie tendant à s’écrouler. J’ai foulé de mes pieds l’environnement naturel altéré qui cherche à reprendre ses droits. Partout, j’ai ressenti une précarité profonde commune à toutes mes approches.

De là, est née ma volonté de faire prendre conscience de la sensibilité de l’homme et de la nature, tous deux englouties sous le poids titanesque de la mine.

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Les Gueules Noires - exposition - Histoire de Savoir(s)Darek Fortas (Pologne) – Coal Story

www.darekfortas.com

Coal Story est le résultat d’un engagement photographique intensif dans les deux plus grandes compagnies de mines de charbon de l’Union Européenne située en Silésie, la partie la plus industrialisée de la Pologne.

Dans les années 1960, la Pologne a connu un développement économique et industriel significatif; cette expansion a entraîné un mouvement de travailleurs des régions rurales et non-industrialisées, à la recherche d’un travail et d’une meilleure vie. Au début des années 1980, les mines de charbon sont les foyers majeurs de luttes et de la résistance contre le régime communiste. Les protestations ont débouché sur la création de Solidarnosc – un mouvement de travailleurs et de citoyens sous le leadership de Lech Walesa. Les actions des mineurs ont inéluctablement mené à la chute du régime communiste et à la fin de la Guerre Froide. Coal Story est une enquête photographique qui porte sur l’après régime communiste sur ce territoire particulier de Pologne.

Le projet souligne la capacité sociale et politique des mineurs. Coal Story évoque l’histoire et les suites du mouvement légendaire Solidarnosc et pose d’importantes questions sur les valeurs de ce mouvement, sa légitimité et son influence sur la société polonaise actuelle.

Les Gueules Noires - exposition - Histoire de Savoir(s)Baltazar Fajto (Pologne) – Chevalements

www.fajto.blogspot.fr

La série sur les chevalements de mine a été créée en s’inspirant de l‘architecture minière. Sans vraiment jamais questionner son existence, elle est devenue par la force des choses, dominante sur la plupart des territoires qui vivent de l’extraction du charbon. Baltazar Fajto présente la réalité et la singularité de cette architecture qui s’est construite à travers le temps en la mettant à distance, utilisant un style d’inventaire photographique inspiré par le travail de Bernd et Hilla Bechers.

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Baltazar Fajto (Pologne) – Dépendance

L’histoire des mines de charbon est l’une des nombreuses histoires dans laquelle les vies humaines deviennent dérisoirement sans valeur aux yeux des grandes industries. C’est cette sensation qui envahit Baltazar Fajto quand il sillonne les cités minières et corons de la région Nord-Pas de Calais. Nombreuses d’entre elles sont en ruines et abandonnées. On y trouve encore des traces de ces familles entières qui ont vécu là, complètement dépendantes de l’existence des compagnies minières. La série « dépendance » met en évidence cet assujettissement de l’homme à l’imposante industrie du charbon en mettant en parallèle l’imposante architecture des infrastructures et le calme de ces lieux de vie quotidienne abandonnés.

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Les Gueules Noires - exposition - Histoire de Savoir(s)Daniel Dmitriew (Pologne) – Les mineurs et la silicose

www.danieldmitriew.com

Evoquer le sujet de la silicose pose la difficulté de parler d’un sujet très grave sans pour autant tomber dans le  dramatisme, le voyeurisme ou le scandale. Je porte un regard résolument différent de ceux traditionnellement de mise aujourd’hui. Au-delà de l’horreur de cette maladie, au-delà d’un système qui ne reconnaît ou n’accepte pas ses réalités, mes portraits posent les questions de la vie de ces hommes, de leur propre façon de vivre par-delà les moyens ridicules mis en place pour lutter contre cette maladie.

Dans mon pays, on continue à produire de nouvelles victimes de la silicose. Cela me semble ancestral, dépassé, d’une époque révolue et pourtant cette maladie est bien présente encore au travail. Et lorsque les mines ferment, la maladie continue, et ouvre une plaie immense autour d’elle, comme ce silence tabou en témoigne à ce sujet, dans le Nord-Pas de Calais.

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